Alors que l’Union européenne est devenue un espace économique attractif, il reste encore à déplorer l’absence d’une union politique européenne. La crise économique qui résulte de la crise sanitaire actuelle affecte tout le système actuel et nous pousse à réévaluer la construction du modèle européen à venir. Les dirigeants sont plus que jamais convaincus que ce changement adviendra collectivement. La crise est-elle l’occasion pour l’Europe de s’unir pour s’en « sortir par le haut » à travers l’accélération de la transition écologique ?
Créer une Europe de l’écologie revient d’abord à créer une Europe unie sur le plan politique. Accélérer la transition écologique en Europe pourrait bien être le ciment d’une union politique et c’est du moins ce que nos dirigeants laissent entendre en préparant le plan Next Generation EU qui consacre les questions prioritaires du réchauffement climatique, de la réduction de l’empreinte carbone et de l’industrie agro-alimentaire. L’Europe de l’écologie sera celle d’une industrie agro-alimentaire, où la transparence et la sécurité alimentaire seront les maîtres mots. La trajectoire 2 degrés, qui vise à limiter à 2 degrés le réchauffement climatique d'ici 2050 en ne dépassant pas l’émission de 1 000 millions de tonnes de carbone, suppose un changement de cap radical de l’ensemble de l’économie mondiale.
Si l’Europe s’engage dans une transition écologique, elle doit être d’abord unie sur le plan social, politique et économique. Créer une Europe de l’écologie revient à consolider un modèle économique durable, crise ou non. Une taxonomie doit être établie à l’échelle européenne pour accompagner la mise en place de la transition vers l’économie verte et de transition. La finance pourrait contribuer à faire de l’écologie le nouvel aiguillon européen.
La France peut-elle être pionnière pour la construction d’une Europe de l’écologie ? Dans le rapport du Député Alexandre Holroyd paru en juillet dernier, la France semble avoir à jouer un rôle primordial dans la construction d’une Europe de l’écologie. Comment la place de Paris va-t-elle mettre la finance verte au service de l’Accord de Paris ? La loi Pacte 2019 peut-elle servir de modèle pour penser la transition à venir ? Comment assurer la crédibilité et la comptabilité des nouveaux produits financiers verts, sociaux ou de transitions, au regard des objectifs environnementaux qui sont ceux des prochaines années ? Enfin, comment éviter que se dresse une « dette climatique » ou bien encore d’une « dette de transition » ?
L’Europe de l’écologie doit-elle d’abord être une Europe de la transition ? Le paradigme de la transition permet-il de préparer une sortie de crise à court terme ?
Plutôt que de s’efforcer à construire l’Europe de l’écologie, l’objectif est de bâtir une Europe politique et de fait, écologique. Faire du Pacte vert 2019 l’axe principal du plan Next Génération EU, mettre un système économique et politique au service de la trajectoire 2°C, réduire les gaz à effet de serre et améliorer la qualité de ce que nous mangeons, tels sont les défis européens dont nous débattrons lors des Rencontres du Développement Durable.