Le campus de Bordeaux-Talence se positionne sur trois sujets stratégiques : l’aéronautique et l’espace ; l’ingénierie des procédés environnementaux ; les matériaux pour le développement durable. Des relations étroites ont été nouées avec Nobatek, un centre technologique privé dans les domaines de l’aménagement, de la réhabilitation et de la construction durables.
Quel est l’enjeu clé en matière de développement durable pour vous ? Quel est l’ODD absolument prioritaire ? Pourquoi ?
Grande école d’ingénieurs, Arts et Métiers forme de futurs décideurs qui pourront agir en connaissance de cause, en prenant en considération les enjeux et finalités du développement durable. Leurs décisions vont directement impacter les objectifs liés à l’industrie et à l’innovation, à la production responsable et à la consommation, aux énergies propres, mais aussi les enjeux liés à l’eau, à la vie aquatique et terrestre, aux villes durables, et, plus globalement, aux actions pour lutter contre le changement climatique. Arts et Métiers, son réseau d’alumni et ses étudiants œuvrent pour inscrire dans le cycle de formation et dans la culture des ingénieurs les connaissances multi-sectoriels nécessaires par aborder les sujets et projets liés au développement durable. Les Rencontres du Développement Durable permettent de montrer à l’ensemble de ces acteurs les multiples facettes nécessaires pour avancer sur ces sujets, ainsi que les complémentarités entre les institutions, les citoyens et les acteurs privés pour trouver et mettre en œuvre des solutions.
Afin de contribuer activement au développement durable, que faites vous concrètement au sein de votre organisation ?
Arts et Métiers a ouvert dès 1996 un institut pour l’écoconception et du recyclage à Chambéry. Les ingénieurs peuvent se spécialiser en fin de cursus sur des thèmes liés à la transition énergétique : énergies et réseaux, bâtiments durables, économie circulaire, écoconception et évaluation environnementale. Convaincu du rôle moteur que nous pouvons jouer dans le Développement Durable, Arts et Métiers à signé l’engagement du Shift Project pour l’urgence climatique. L’ensemble des acteurs (établissement, étudiants, alumni) organisent des échanges avec des les meilleurs exemples présentant ainsi les nombreuses facettes de ces projets. Ceci est complété par des actions internes : un prix Arts et Métiers de la transition énergétique (initié par les étudiants pour les étudiants) récompensant les actions dans les campus ou la gestion des événements majeurs comme le Grand Gala. Ces mobilisations sur tous nos campus contribuent à diffuser et impliquer jusqu’aux citoyens. 2019 a impliqué dans le concours Zéro Déchets de Professionnels sur Bordeaux, les échanges sur l’écocitoyenneté à Metz, ou le challenge mobilité Auvergne Rhône Alpes à l’Institut de Chambéry. Tous ces sujets mobilisent les acteurs des territoires à l’image des Rencontres du Développement Durable, des échanges et recherche de solutions collectives, montrant aux futurs ingénieurs qu’ils doivent continuer à s’ouvrir sur ces écosystèmes.
Pour mener à bien cette transition, quels acteurs doivent se mobiliser ? Pourquoi faut-il dépasser le clivage traditionnel entre secteurs public et privé ?
La transition vers un monde plus durable ne se fera par des actions personnelles et locales, en cohérence avec des conversions régionals ou nationales, inscrites dans des stratégies assumées au niveau Européen. Chacun doit comprendre les enjeux liés aux changements qui lui sont demandés et comprendre le bien-fondé global. La cohérence avec les actions des acteurs publiques (état, région, communes) et privés (dans les secteurs de l’industrie, l’agriculture ou les services) doit s’afficher par des objectifs et des feuilles de routes clairs pour les atteindre. Cette évolution ne peut se faire sans une vision monde, pour ne pas transférer d‘effets négatifs sur d’autres parties du monde plus fragiles. Il faut savoir intégrer les attentes naturelles de certaines populations vers plus d’équité sur les objectifs du développement durable relatifs aux besoins élémentaires (pauvreté, alimentation, santé, éducation), mais aussi alimenter des réflexions de souveraineté énergétique, en ressources alimentaires, ou lié à l’eau et la santé. Tous les acteurs pour se mobiliser, doivent être informés et apprendre à collaborer. Les efforts consentis (ou imposés) doivent trouver leur écho dans les secteurs public ou privé. Les solutions à développer vont amener de nouveaux comportements, métiers et modes de collaboration.
Les rencontres du Développement Durable donnent l’opportunité de retrouver l’ensemble de ces acteurs, amorçant les échanges nécessaires à la recherche de solutions collectives.