Le partage des espaces communs ne s’effectue pas qu’entre humains mais bien entre les différentes espèces de la faune et de la flore, dont fait partie l’espèce humaine. Nous le savons, les traces de cette présence humaine se retrouvent jusque dans les plus profondes fosses maritimes, où échouent des déchets plastiques. L’humain s’étend inexorablement sur la planète, et donc sur les communs, jusqu’à créer un 7ème continent, le continent de plastique. De ce fait, la faune et la flore composant ces communs ne peuvent qu’être impactées durablement et négativement.
Certains gouvernements et acteurs de la société civile s’engagent pour un plus grand respect des espaces et des ressources. Réglementer l’urbanisation, l’accès aux sommets, l’exploitation des littoraux et des ressources halieutiques, mais encore développer une sylviculture durable, ou limiter les forages : les politiques publiques agricoles, industrielles et d’urbanisation doivent tenir compte de ces défis pour conjuguer rendement, respect des environnements, et anticipation du réchauffement climatique sur le long terme. L’importance accordée à ces problématiques varient grandement d’un pays à un autre. Pourtant la gestion des communs est un enjeux global. Comment, alors, partager ces derniers, quand plusieurs modèles de développement se concurrencent ?
En plus de la problématique du partage des espaces, la question de la dégradation de ces derniers est centrale. Là où l’humain s’installe et exploite la terre, la faune recule. Les exemples ne manquent pas : les grands singes tels que les Gorilles et Orangs-Outans sont victimes de braconnage ; les troupeaux de bisons en Amérique du Nord, qui comptaient des millions de têtes il y a un siècle, ont vu leur population s’écrouler en quelques décennies. Plus proche de chez nous également, les loups ou les ours ont dû être réintroduits après avoir disparu suite à l’activité humaine aux XIXème et XXème siècles. Le problème est réellement global et dans ce contexte, il est urgent de limiter une 6ème extinction de masse. Certaines populations ou pays commencent à se mobiliser afin de réduire leur emprise territoriale et son impact. Pour cela, amoindrir les pollutions visuelles, sonores, et atmosphériques sont des pistes à étudier. L’activité humaine devra à l’avenir adapter de nouveaux modèles de croissance afin d’harmoniser son mode de vie à celui de sa planète.
Pour cela, nous devons considérer les questions de justice environnementale. Avant que l'environnement ne devienne un sujet de société, il était un sujet de propriété. Et depuis toujours, c’est le droit qui régit cette dernière. Mais là où le droit se trouvait silencieux, les dégâts les plus graves étaient à déplorer, car il touchaient généralement des sujets ne relevant d’aucun droit, d’aucun propriétaire, d’aucun Etat même. La justice environnementale a pris un véritable tournant avec les marées noires et l’avènement du principe de pollueur-payeur. L’opinion publique semble malgré tout de plus en plus consciente de la nécessité de préserver son environnement. Elle amène d’ailleurs parfois les gouvernants à mettre en place une véritable justice environnementale et à créer des cadres réglementaires permettant d’assurer une protection juridique de la faune et la flore. Mais cela implique de redéfinir des concepts normatifs ou de reconnaître à la nature une personnalité juridique, ce qui peut poser question. Nous vivons dans un monde globalisé, et globalisé ne veut pas dire unifié. Où commence donc l’effectivité d’une véritable justice climatique de nos jours ? Où trouve-t-elle ses limites ?
A l’occasion des Rencontres du Développement Durable, nous aurons l’occasion de discuter de ces questions, et de faire un point sur les avancées et perspectives. Nous pourrons ainsi réfléchir à un meilleur partage de notre Terre.