Il y a sans nul doute un avant et un après la Covid-19. Alors que la communauté internationale est toujours bouleversée par cet épisode pandémique, nous pouvons déjà affirmer que cette crise conduit à une augmentation inédite de la pauvreté et de la faim dans le monde. Les efforts mis en place par les Etats pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU étaient croissants avant la pandémie, mais ils ont été freinés, voire annulés. Les ODD, adoptés par les Nations Unies en septembre 2015, proposent un cadre universel permettant d’accéder à une société plus juste et résiliente. Or, le constat est sans appel : l’après Covid-19 devra conduire à une transition multilatérale, basée sur la solidarité, le partage et la construction d’un environnement sain pour toutes et tous.
Alors que débute la décennie d’action pour atteindre les ODD, l’heure est aux engagements nationaux effectifs. Ces dix-sept cibles onusiennes aspirent à l’accès pour toutes et tous à une vie digne sur le plan des droits humains, en harmonie avec la nature. Ces conditions de vie résiliente sont bien plus qu’une utopie. Elles sont une réalité pour laquelle travaillent la société civile, les entreprises et les gouvernements. Agir main dans la main à différentes échelles est la clé pour entamer une transition inégalée, sociale et verte. C’est à travers cette ligne de conduite que notre économie pourra se développer avec force, sur des piliers solides et inclusifs. On ne répète pas assez que l’économie n’est pas, et n’a jamais été l’ennemi de l’environnement. Notre modèle économique tel qu’il existe n’est simplement pas viable, et plusieurs possibilités s’offrent à nous pour l’améliorer.
A l’heure où les candidats aux élections présidentielles françaises de 2022 préparent leurs programmes, il est important de placer les ODD au cœur des réflexions, afin que la contribution française s’érige parmi les références mondiales en la matière. À la crise environnementale, climatique et de la biodiversité que nous vivons, s’ajoute la crise sanitaire, sociale et économique internationale : il faut une politique d’actions. Afin d’atteindre les ODD tout en relevant les défis nationaux, la France a décidé de se doter d’une feuille de route. Celle-ci définit les enjeux prioritaires à travers un panel d’indicateurs, tout en mobilisant des leviers d’action concrets, engageant l’ensemble des acteurs. Bien que la France ait atteint un niveau et une qualité de vie élevés, fondés sur des systèmes inclusifs de protection sociale, d’accès universel aux soins et autres besoins fondamentaux, des efforts doivent encore être réalisés, notamment en matière de réduction des inégalités sociales, scolaires et entre les sexes, de protection des écosystèmes, de gestion durable des ressources naturelles, ainsi que de réduction du niveau de chômage, notamment chez les jeunes.
Les Rencontres du Développement Durable seront l’occasion d’un point d’étape sur ces avancées, d’une perspective sur les chantiers à suivre, et de propositions concrètes pour un capitalisme de progrès.