55 % de la population mondiale vit actuellement en ville. Les études projettent ce chiffre à 70 % en 2050. Les villes sont les principaux pôles d’impulsion des valeurs économique (elles génèrent plus de 80 % du PIB mondial), démographique et politique. Elles consomment environ deux-tiers de l’énergie au niveau global et émettent 70 % des gaz à effet de serre. Elles sont également les premières victimes des effets du réchauffement climatique : la hausse du niveau des mers menace directement certaines des plus grandes métropoles mondiales, de New York à Luanda ou Jakarta, soit au total 800 millions d’habitants.
Les villes doivent donc appliquer à leur échelle les deux objectifs de chaque politique climatique : la réduction des émissions et l’adaptation aux changements en cours et à venir. Les solutions déployées font très souvent coexister ces deux aspects car il s’agit dans tous les cas de redessiner la ville et ses usages à l’aune des nouvelles données climatiques.
Consommation et énergie grise des bâtiments, infrastructure de transports, gestion de l’eau, conservation et réhabilitation des sols, gestion des déchets, protection des espaces naturels et îlots de fraîcheur, répartition lumineuse - et toujours, lutte contre les inégalités sociales : les défis sont nombreux pour la construction d’une ville durable.
La transition vers une mobilité durable, quant à elle, ne se résout pas uniquement par l’offre de transport mais également par une répartition des activités (résidences, bureaux, commerces) plus appropriées à un usage piétonnier ou de transports en commun. La réhabilitation des bâtiments afin d’en réduire la facture énergétique peut créer des phénomènes d’exclusion vers des périphéries toujours éloignées des centres d’activités. La création ou la conservation d’espaces naturels peuvent être captés par les populations les plus favorisées. La densification peut limiter l’étalement urbain mais également aggraver le phénomène de chaleur urbaine. Aucun de ces scénarios n’est pourtant une fatalité. Ils illustrent la complexité de tout dispositif urbain, qui ne peut être pensé hors de son contexte.
Les villes doivent donc développer des approches globales à l’échelle locale. L’étendue des enjeux et de leurs implications en font certes un immense défi mais également une immense opportunité pour les villes qui peuvent expérimenter des solutions concrètes en réponse au réchauffement climatique. Les villes ont un poids dans cette discussion, en témoignent la poursuite de leurs ambitions climatiques par les villes américaines à l’encontre de la politique de l’administration Trump, qui reculait alors sur ces questions.
Les Rencontres du Développement Durable seront l’occasion d’un point d’étape sur ces avancées, d’une perspective sur les chantiers à suivre, et de propositions concrètes pour un capitalisme de progrès