Alors que nous basculons de la deuxième vers la troisième décennie du XXIème siècle, il est légitime de se questionner sur le monde qui nous entoure actuellement. Avec en tête les enjeux autour de la transition écologique, penchons-nous et questionnons-nous sur la transformation du capitalisme.
Les grands enjeux auxquels nos économies - et donc nos sociétés - sont actuellement confrontées sont inédits : dégradation de l’environnement et réchauffement climatique, hausse des inégalités, croissance exponentielle de tout un pan de l’économie numérique directement issue d’internet… Nos sociétés se transforment chaque jour et s’adaptent à ces évolutions.
Pourtant, les fondements du capitalisme et de sa régulation tels que nous les connaissons aujourd’hui sont bien antérieurs. La révolution industrielle du XIXème siècle pèse encore historiquement dans notre conception du capitalisme ; le système de Bretton Woods d’après-guerre, et les institutions, normes ou encore systèmes de taxation qui en découlent également. A ces différentes époques, le débat sur le réchauffement climatique n’existait même pas encore. Internet non plus.
Les critères sur lesquels nous basons aujourd’hui encore notre conception de la richesse et de la valeur sont issus donc d’une époque structurellement différente de celle que nous vivons actuellement.
Face à ces changements structurels, il nous revient de transformer les fondements du capitalisme - ses manifestations suivront “naturellement” : soigner les causes du mal plutôt que d’en étouffer les symptômes. Cette transformation doit poursuivre deux objectifs :
- aligner le capitalisme aux Objectifs de Développement Durable : c’est-à-dire faire en sorte que celui-ci soit spontanément, par les règles mêmes qui le régissent, respectueux de celles et ceux qui créent la richesse, respectueux de l’environnement, du climat, et donc des prochaines générations. Rendre le capitalisme, somme toute, plus durable.
- armer le capitalisme face aux chocs de toute nature : pandémie mondiale comme l’illustre la crise du coronavirus, épisodes climatiques extrêmes, guerres et déplacements de population, etc. Il s’agit ici de limiter au strict minimum les impacts négatifs de ces chocs comme le chômage de masse par exemple.. Rendre le capitalisme, somme toute, plus résilient.
Beaucoup de propositions ont déjà été mises sur la table. Par exemple, la Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi avait proposé, en 2009, de rénover la mesure du PIB.
Beaucoup d’initiatives ont déjà été lancées : lors du G7 de 2019, une coalition de grandes entreprises s’est engagée à réduire les inégalités salariales au sein de leur structure. Également, dans le cadre de l’initiative One Planet, plusieurs fonds souverains ont aligné leurs investissements aux impératifs climatiques.
Beaucoup d’engagements ont été pris, y compris au niveau international, au premier rang desquels l’Accord de Paris pour le climat. Et l’on voit déjà à l’œuvre dans de nombreux pays les prémices de cette transformation. En France par exemple, la Loi Pacte revalorise l’actionnariat salarié.
Les Rencontres du Développement Durable seront l’occasion d’un point d’étape sur ces avancées, d’une perspective sur les chantiers à suivre, et de propositions concrètes pour un capitalisme de progrès.