La crise du coronavirus a révélé les failles du modèle social, politique et économique international. Sans surprise, les premières victimes collatérales sont les femmes des pays du Sud, sur-représentées dans les régions les plus touchées par la mortalité des populations vulnérables. Sans surprise encore ce sont les pays en développement qui souffrent le plus de la fracture socio-économique approfondie par la crise du coronavirus. Plusieurs décennies de travail et de coopérations internationales ont ainsi été battues en brèche par cet épisode sanitaire sans précédent.
S’il est impossible de construire un monde à une seule vitesse, il est désormais urgent d’en construire un où la santé, la sécurité alimentaire, la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte contre la corruption prévalent dans les décisions stratégiques de développement. Comment penser la refonte d’une solidarité internationale ? Comment mener cette nécessaire transition dans un souci de justice sociale ?
Avec la crise sanitaire de 2020, les efforts enclenchés par les pays les moins avancées ont été mis à mal ; cela doit inviter les citoyens de la planète à penser les relations internationales d’une façon nouvelle. Ces dernières ont pour défi principal d’aligner les enjeux de la transition écologique à l’ensemble de la population mondiale, sans exclure aucune zone géographique. S’empresser de mettre en place un « Green Deal » au détriment d’un accompagnement des sociétés les plus touchées serait essayer de bâtir sur un sol mou.
Solidarité, transparence et justice sont, plus encore que les mots de demain, les conditions sans lesquelles aucune transition écologique et durable ne peut advenir. Rappelons que le mot “écologie” signifie “sciences de la maison”, c’est-à-dire, des conditions d’existence, de l’environnement ; est-il meilleur foyer qu’une société saine et solidaire ?
Pour cela, travaillons sur la solidarité internationale et activons-nous pour réduire les fractures territoriales de manière durable. Le souci d’inclusion doit être dans tous les esprits, pour une transition juste et réussie. En effet, avec le déploiement des canaux invisibles de la télécommunication, les situations d’extrême exclusion et d’injustice sociale sont plus que jamais révélées au jour. Ces effervescences suscitent des mouvements civils et sociaux. Alors, les progrès vers une transition solidaire et égalitaire seront-t-ils d’abord numériques ? La question se pose en effet après plusieurs mois sous la menace d’une pandémie, ayant conduit plus de la moitié du monde à se confiner sur une longue période de temps.
Conduire une transition juste appelle ainsi différents questionnements auxquels chaque région du monde a une réponse à apporter. Nous vous invitons à réfléchir à l’édification de cette transition « juste » et des perspectives que cela ouvre, lors des Rencontres du Développement Durable.