Revenir au site

Défendre les générations futures

| Clara Beauvoir

2 septembre 2021

Les générations futures sont les plus concernées par les bouleversements actuels et à venir de notre société. Il est important de les intégrer dans la fondation des piliers socio-économiques qui rythmeront leur vie. Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a entamé son 6e cycle d’évaluation, les spécialistes du climat alertent depuis des décennies sur les conséquences irréversibles que provoque le réchauffement climatique. Les générations futures feront face à des crises inédites. Les bouleversements climatiques renforçant les inégalités sociales et économiques, ils accélèrent et intensifient l’augmentation des températures, les dérèglements géophysiques qui en découlent, les crises migratoires, les crises économiques, sociales et sanitaires en lien avec la crispation des ressources etc. Nous avons déjà porté atteinte aux droits des générations futures, puisqu’elles n’auront pas accès aux mêmes conditions de vie que nous. 

Issue de réflexions débutant en 1945 à travers les concepts de crime contre l’humanité et de patrimoine commun à l’humanité, la notion de générations futures a été mise en perspective  en 1972, par la Déclaration de Stockholm. Puis, elle a explicitement émergé avec la formalisation du développement durable, à la suite du  Sommet de la terre de 1992. Depuis, il est établi que nous devons assurer les besoins de nos générations, « sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». La défense de leurs droits est une réflexion éthique qui s'articule autour de deux axes : le droit de l’environnement et du développement durable, et le droit de la bioéthique, protégeant la condition humaine. L’idée même de générations futures est intrinsèquement liée à celle de durabilité : on suppose la protection des populations et des espèces sur une période longue, étirant ainsi la temporalité du droit. « Le droit des générations futures nous permet de faire face, ensemble, à des défis atypiques, globaux et transtemporels ». Pour autant, ce cadre est un « droit mou », la majorité des textes et recommandations qui vont dans le sens de ce droit n’est juridiquement pas contraignante. 

Depuis 2015, la défense des générations futures est de plus en plus revendiquée. Des actions en justice au nom des générations futures sont menées à travers divers pays comme aux Philippines ou aux Etats-Unis. Actuellement, ce droit est également présent dans les Constitutions nationales de plus de 120 États, à travers les concepts de développement durable ou du droit à un environnement sain notamment. Pour autant, nous poursuivons l’atteinte de ces droits en retardant une transition internationale vers un système plus vert et plus résilient. 

Les Rencontres du Développement Durable seront l’occasion d’un point d’étape sur ces avancées, d’une perspective sur les chantiers à suivre, et de propositions concrètes pour un capitalisme de progrès.